Le Forum économique des 7 et 8 juillet et la Journée de la finance du 25 juillet organisés par le ministère de l’Économie ont été l’occasion d’affirmer la vision d’une croissance inclusive. Deux rendez-vous portés par Henri-Claude Oyima, ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations chargé de la Lutte contre la vie chère.
Les 7 et 8 juillet 2025, Libreville a accueilli le Forum économique, une rencontre majeure rassemblant plus de 500 participants parmi lesquels des représentants du gouvernement, du secteur privé et de la société civile ainsi que des investisseurs internationaux et des partenaires techniques. L’objectif : identifier des leviers concrets pour dynamiser le tissu économique du Gabon et attirer les investissements dans un cadre sécurisé, transparent et performant.
Le ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations chargé de la Lutte contre la vie chère Henri-Claude Oyima l’a rappelé lors de son discours d’ouverture : « Le développement économique passe par une transformation structurelle portée par l’investissement productif, la rigueur budgétaire et la confiance retrouvée entre l’État et les opérateurs économiques. » Des mots qui ont suscité de nombreux applaudissements dans la salle.
Le Forum a été rythmé par des tables rondes portant sur la compétitivité fiscale, les infrastructures, la réforme foncière, la digitalisation de l’administration, l’industrialisation ou encore le développement des chaînes de valeur locales. Plusieurs annonces ont été faites, notamment l’accélération de la mise en place d’un guichet unique pour les investisseurs, la simplification des procédures douanières et l’adoption prochaine d’un nouveau code des investissements. Ces engagements émanent d’une feuille de route ambitieuse visant à améliorer le climat des affaires.
Une stratégie de financement assumée
La Journée de la finance organisée le 25 juillet 2025 a été l’occasion de prolonger la réflexion autour de l’inclusion financière et du financement de l’économie, le ministre d’État soulignant : « Le système financier doit se mettre au service des populations, en particulier des jeunes, des femmes, des PME et du secteur rural. » Dans cette optique, plusieurs pistes ont été explorées : le développement de produits de micro-assurance, la promotion de l’épargne nationale, le soutien aux fintechs, les réformes du cadre réglementaire bancaire… Une attention particulière a été portée à la digitalisation des paiements, à l’interopérabilité des systèmes financiers ainsi qu’à la lutte contre la fracture d’accès au crédit. Henri-Claude Oyima a insisté : « L’inclusion financière n’est pas un luxe. Elle est une exigence démocratique et un impératif de développement. » Cette approche a été saluée par les acteurs présents, notamment les institutions bancaires et de microfinance, les opérateurs télécoms, les régulateurs et les représentants de la BEAC et de la COBAC.
Des recommandations à fort impact
Au terme de ces deux grands rendez-vous, les participants ont formulé des préconisations claires, en particulier une meilleure articulation entre politiques publiques et logiques de marché. Le renforcement de la gouvernance, la lisibilité des incitations fiscales, la mutualisation des données économiques et l’encouragement des investissements socialement responsables figurent parmi les priorités retenues. Dans sa déclaration de clôture, le ministre d’État a affirmé : « Nous n’avons plus droit à l’approximation. L’heure est à l’efficacité, à la transparence et à la rigueur. Le chemin est balisé. À nous de le suivre avec détermination ». Un discours en forme de boussole pour l’action économique à venir.
Une nouvelle feuille de route du ministère devrait intégrer l’ensemble des conclusions issues de ces deux événements majeurs. Articulée autour d’indicateurs précis, d’objectifs chiffrés et de mécanismes de suivi, elle est destinée à asseoir durablement la transformation économique du pays.
Dans le prolongement du Forum économique, plusieurs réunions bilatérales ont été tenues entre le ministère de l’Économie et des investisseurs privés venus de divers horizons. Ces échanges ont permis de consolider les partenariats existants et d’envisager de nouvelles collaborations, notamment dans les secteurs de la logistique, de l’agro-industrie, de l’énergie et des infrastructures numériques. Le gouvernement s’est engagé à garantir un accompagnement personnalisé aux porteurs de projets, avec une attention accrue portée aux projets créateurs d’emplois et à forte valeur ajoutée locale.
La Journée de la finance a également donné lieu à l’examen des performances du secteur bancaire et de la microfinance au Gabon. Si les indicateurs montrent une hausse des dépôts et une progression des services numériques, des efforts restent à fournir pour toucher les populations non bancarisées, notamment en zone rurale où les infrastructures financières demeurent rares. Des dispositifs d’éducation financière, de simplification des produits et d’incitation fiscale sont à l’étude pour renforcer l’accessibilité. Le rôle des institutions financières dans la mobilisation des ressources domestiques a aussi été souligné comme étant un levier stratégique dans le financement du développement.
« Nous n’avons plus droit à l’approximation. L’heure est à l’efficacité, à la transparence et à la rigueur. »
Par ailleurs, les travaux ont mis en avant l’importance du dialogue entre les institutions publiques, les régulateurs et les opérateurs privés pour bâtir un cadre cohérent, agile et sécurisé. Les acteurs présents se sont accordés sur la nécessité d’une meilleure coordination des politiques économiques et financières afin de réduire les redondances, d’améliorer l’efficacité des dispositifs existants et d’accélérer l’impact des réformes.
Dans un contexte marqué par la transition économique et la volonté de diversification, le Forum économique et la Journée de la finance apparaissent comme des jalons structurants. Le ministre d’État Henri-Claude Oyima l’a d’ailleurs rappelé : « Ces assises doivent être considérées comme un tournant. Le cap est fixé, les attentes sont fortes et l’engagement de l’État est total ». Dans une logique d’institutionnalisation, le ministère de l’Économie a également indiqué que ces deux événements deviendraient désormais des rendez-vous annuels inscrits à l’agenda économique national. L’objectif est de renforcer la redevabilité, le suivi des réformes engagées et la participation des parties prenantes dans le processus de transformation structurelle.
« Ces assises doivent être considérées comme un tournant. Le cap est fixé, les attentes sont fortes et l’engagement de l’État est total. »
En marge des travaux, des signatures de protocoles d’accord ont eu lieu avec des institutions financières sous-régionales et des partenaires bilatéraux, notamment dans les domaines du financement agricole, de l’énergie renouvelable et de l’économie numérique. Ils viennent renforcer la dynamique d’ouverture et de coopération engagée par le gouvernement. Ce double événement a ainsi posé les bases d’un nouveau contrat économique entre l’État, les opérateurs économiques et les citoyens. Il s’agit désormais d’assurer la mise en œuvre des engagements pris, dans un esprit de transparence, de performance et de dialogue constant.
À la suite de ces deux événements, le ministère de l’Économie a engagé un travail de consolidation de toutes les données, recommandations et engagements recueillis. Cette phase de synthèse débouchera sur la publication d’un rapport officiel, qui servira de base à une série de consultations multisectorielles prévues à l’automne 2025. Ces consultations viseront à affiner les priorités sectorielles, à établir une planification cohérente des projets et à renforcer l’implication des collectivités locales dans la mise en œuvre. L’une des perspectives à moyen terme est la création d’un Observatoire de la transformation économique. Placé sous la tutelle du ministère de l’Économie, cet organe aura pour mission de suivre l’évolution des réformes, de produire des analyses régulières sur l’impact des politiques publiques et de garantir une meilleure coordination entre les ministères techniques, les partenaires privés et les partenaires au développement.
Les bailleurs de fonds prêts au financement du PNCD
Par ailleurs, une campagne nationale de sensibilisation à l’inclusion financière sera lancée d’ici à la fin de l’année 2025. Enfin, le ministère a annoncé que les prochaines éditions du Forum économique et de la Journée de la finance pourraient se tenir dans d’autres pays de la sous-région CEMAC afin de rapprocher les institutions des réalités du terrain. La dynamique est donc enclenchée, portée par une volonté politique claire, une stratégie cohérente et un engagement concret des parties prenantes. Il s’agit désormais de maintenir le cap, d’assurer la continuité et d’ancrer durablement la transformation du modèle économique gabonais dans les réalités sociales du pays.
En outre, le ministère de l’Économie a rappelé que le succès de ces réformes dépendrait de leur appropriation par tous les acteurs économiques. Un accent particulier sera mis sur la communication institutionnelle afin de vulgariser les dispositifs existants et de faciliter l’accès à l’information. Les équipes techniques travailleront aussi à l’actualisation des bases de données économiques pour améliorer la qualité des statistiques et soutenir la prise de décision publique. Enfin, des plates-formes numériques seront mises en place pour centraliser les documents utiles aux investisseurs, offrir un suivi en ligne des procédures et renforcer la transparence. Ces outils permettront d’évaluer en temps réel les progrès réalisés mais aussi d’identifier rapidement les goulots d’étranglement.
Le gouvernement gabonais, par la voix de son ministre de l’Économie, a réaffirmé son ambition d’atteindre un taux de croissance de 10 % en s’appuyant sur un environnement financier modernisé et des investissements structurants. Plusieurs institutions ont d’ailleurs exprimé leur volonté d’accompagner cette ambition : l’Agence française de développement (AFD), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Société financière internationale (SFI), la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) ou encore l’Association des Professionnels des Établissements de Crédit du Gabon (APEC). Toutes ont manifesté leur intérêt pour participer au financement des priorités du Plan national de croissance et de développement (PNCD) pour la période 2026-2030, dont le coût est de 10 000 milliards de FCFA, soit près de 18 milliards de dollars US. Les domaines concernés sont l’énergie, le numérique, l’agriculture, les infrastructures, etc.
À travers le Forum économique et la Journée de la finance, le ministre Oyima a affirmé sa volonté de bâtir une trajectoire de croissance solide, inclusive et durable. Ces deux rendez-vous stratégiques auront permis d’aligner les ambitions nationales avec les attentes des partenaires tout en posant les bases d’un financement plus efficient. L’enjeu est désormais de concrétiser les engagements, de suivre les recommandations et d’inscrire cette dynamique dans la durée.
Louise Bibalou-Durand