Murielle Minkoue Mezui, magistrate chevronnée et pilier de la modernisation présidentielle

Nommée en mai 2025 secrétaire générale de la Présidence, Murielle Minkoue Mezui épouse Mintsa-Mi-Owono incarne une gouvernance d’exigence et de méthode. Cette femme au parcours rigoureux passée de la Cour des comptes aux plus hautes sphères de l’État symbolise aujourd’hui l’autorité réformatrice de la Vᵉ République.

 

Née le 22 juillet 1970 à Libreville, Murielle Minkoue Mezui épouse Mintsa-Mi-Owono entame après un baccalauréat série B obtenu en juillet 1989 au lycée national LéonMba de Libreville ses études supérieures à l’université OmarBongo, où elle valide une maîtrise en sciences économiques en 1996, et intègre la même année l’École nationale de la Magistrature. En octobre 1998, elle prête serment devant la Cour des Comptes en qualité de juge financier et y fait une carrière exemplaire jusqu’à sa nomination au gouvernement.

 

Un parcours exemplaire à la Cour des comptes 

 

Dans la haute juridiction financière de l’État, elle exerce tour à tour les fonctions d’auditeur, de conseiller référendaire, de conseiller-maître puis de président de Chambre. Comme auditeur et conseiller référendaire, elle instruit les procédures de jugement des comptes des comptables publics et réalise plusieurs contrôles budgétaires sur la gestion des entités publiques. Elle participe à des audits dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des collectivités locales ou encore des infrastructures, révélant des dysfonctionnements et préconisant des réformes. Nommée conseiller-maître, elle poursuit son métier de juge financier, assurant parallèlement la formation des élèves magistrats de la filière financière de l’École nationale de la Magistrature.

 

Á la faveur des travaux du Conseil supérieur de la magistrature de juillet 2018, Murielle Minkoue Mezui, magistrat hors hiérarchie, est nommée présidente de Chambre, un poste éminemment stratégique dans la hiérarchie de la Cour. À ce titre, elle préside des formations de jugement, des réunions de Chambre et instruit les demandes d’avis du gouvernement sur des projets de loi et de décret sur des questions financières. Elle signe les arrêts et veille à la qualité des rapports et des décisions de justice rendus dans le cadre des attributions de sa Chambre. Sa fonction comporte un volet managérial d’encadrement qui la conduit à organiser les travaux de la Chambre, à diriger les magistrats et les greffiers. Dans les multiples aspects de son action, elle acquiert une réputation d’intégrité, de rigueur et de discrétion. C’est ainsi qu’elle est notamment désignée en qualité d’expert « justice et affaires juridiques » Gabon dans le CTS préparatif au sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) de 2023. 

 

Les étapes décisives de sa trajectoire au gouvernement

 

En septembre 2023, dans le contexte de la Transition politique, elle est nommée ministre de la Réforme des institutions. À ce poste, elle joue un rôle central dans l’organisation et la conduite du Dialogue national inclusif tenu du 2 au 30 avril 2024 entre Libreville et Akanda. Ce processus fondamental pour refonder les institutions gabonaises réunit 680 participants issus de la classe politique, de la société civile, des confessions religieuses et de la diaspora. En tant que rapporteure générale, elle supervise les travaux, arbitre les débats et garantit la rigueur des conclusions. Les recommandations issues du dialogue préconisent notamment une période de transition de deux ans, la mise en place d’un régime présidentiel renforcé ainsi que le choix de la préférence nationale dans l’accès à certains postes stratégiques. 

 

En mai 2024, elle est nommée à la tête du Comité constitutionnel national chargé d’élaborer un avant-projet de Constitution sur la base des principales recommandations du Dialogue national inclusif. En décembre de la même année, elle est à nouveau désignée pour conduire les travaux d’un autre Comité en charge d’élaborer le code électoral. Ces missions sont parfaitement exécutées dans les délais impartis par le président de la Transition. Une efficacité qui aura pour effet d’asseoir définitivement sa légitimité dans l’architecture de la Transition.

 

Secrétaire générale de la Présidence, un rôle pivot dans la consolidation de la Vᵉ République

 

Le 8 mai 2025, succédant à Guy Rossatanga-Rignault, elle est nommée secrétaire générale de la Présidence de la République par le président de la République nouvellement élu Brice Clotaire Oligui Nguema. La passation des charges, organisée au Palais du Bord de mer, officialise son entrée dans le cercle restreint des piliers du pouvoir exécutif. 

 

Eu égard aux nombreuses preuves de sérieux et d’implication qu’elle a données dans sa carrière, sa nomination est saluée dans les milieux politiques comme un gage de professionnalisme et de cohérence. À ce poste hautement stratégique, elle pilote la coordination administrative entre la Présidence, le gouvernement et les administrations centrales, assure la transmission des décisions présidentielles et supervise la rédaction des comptes rendus du Conseil des ministres, en lien étroit avec le secrétariat général du gouvernement.

 

Depuis sa prise de fonctions, elle incarne la volonté de bâtir un État efficace, structuré et recentré sur les valeurs d’éthique publique, en phase avec la ligne directrice imprimée par le chef de l’État. Un rôle capital dans le contexte charnière au Gabon : celui de l’ancrage institutionnel des réformes engagées par la Transition. Sa capacité à allier rigueur technique, connaissance des mécanismes de contrôle public et sens politique fait d’elle une figure clé du nouveau régime. Dans un environnement politique souvent polarisé, elle apparaît comme une force de stabilité, de méthode, d’apaisement et de renouveau politique.

 

Une femme d’engagement

 

D’ailleurs, ses qualités lui ont valu l’une des plus hautes distinctions honorifiques du pays, la médaille de commandeur de l’ordre national du Mérite gabonais, en reconnaissance de son engagement au service de la République. En tant que magistrate hors hiérarchie, elle est également l’une des figures féminines les plus en vue de la haute administration gabonaise. Sa nomination à la tête du secrétariat général de la Présidence consacre un parcours irréprochable marqué par la compétence, la loyauté institutionnelle et le sens du devoir. Elle incarne une nouvelle génération de dirigeants portée par les exigences d’une Vᵉ République fondée sur l’éthique publique et l’efficacité administrative. Son profil inspire le respect tant dans la magistrature que dans les sphères politiques, peut-être parce que son style de gestion allie sobriété, fermeté et écoute. En s’imposant par le travail, elle devient un symbole d’ascension féminine aux plus hautes responsabilités de l’État, ce qui ne peut qu’inspirer celles de ses compatriotes qui cultivent de semblables qualités et compétences.

 

Cheffe d’orchestre du Dialogue national, garante du fonctionnement administratif de la Présidence, Murielle Minkoue Mezui garantit à la fois la continuité républicaine et la réforme. Dans un contexte de refondation institutionnelle, elle est une personnalité majeure chargée de consolider les bases de la Vᵉ République. Par sa rigueur, sa maîtrise des arcanes de l’État et son engagement en faveur d’une gouvernance plus efficace et inclusive, elle joue un rôle central dans la modernisation de l’appareil présidentiel. Elle est assurément un maillon essentiel dans la mise en œuvre du projet de société du président de la République.

 

Anna de Neuville