Abdoul Moumoune Younoussi, directeur général de Coris Bank International Côte d’Ivoire (CBI CI), met en relief la dynamique d’expansion de la banque avec l’ouverture de 5 nouvelles agences dans le pays.
Vous prenez la direction de CBI CI, 7e banque du marché ivoirien en termes de total bilan, avec un portefeuille de plus de 70 000 clients en 11 ans d’activité. Comment abordez-vous ce nouveau challenge ?
Abdoul Moumoune Younoussi : En tant que nouveau directeur général de CBI CI, je suis honoré de succéder à M. Mamadou Sanon, qui a dirigé CBI CI avec dévouement et compétence durant sept années. Je tiens à lui rendre un vibrant hommage. Qu’il me soit également permis de rendre un hommage mérité au regretté Ousmane Sana, tout premier directeur général de CBI CI, qui aura laissé une empreinte indélébile. Paix à son âme ! Je voudrais également saluer le travail remarquable accompli par l’équipe de CBI CI, ses efforts inlassables et son engagement. Je suis fier de continuer à collaborer avec cette équipe. Á nos chers clients et partenaires, j’adresse mes sincères remerciements pour la confiance qu’ils nous témoignent. Un grand merci aux autorités ivoiriennes pour leur soutien indéfectible. Enfin, ma profonde gratitude va au président du Groupe Coris, M. Idrissa Nassa, à nos administrateurs, à notre directeur général Groupe M. Diakarya Ouattara, ainsi qu’à tous les directeurs et différents responsables du Groupe Coris.
Conscient des responsabilités qui m'incombent, je mesure l'importance de la mission qui m’a été confiée. Dans un environnement financier en constante évolution, notre capacité à innover, à nous adapter et à anticiper les besoins de nos clients sera déterminante, tout en restant à l'avant-garde des nouvelles technologies.
Allez-vous donner un coup d’accélérateur à la politique de proximité de CBI CI ? Où en sont les projets d’ouverture des 5 agences devant renforcer votre maillage du territoire ivoirien ?
Avec la satisfaction de notre clientèle, notre politique de proximité et notre dynamique d’expansion sont les moteurs de notre développement et figurent au cœur de notre stratégie. Nous ne ménagerons aucun effort pour poursuivre cette dynamique visant le bien-être de notre clientèle.
Le projet d’ouverture des 5 agences est achevé. Nous avons désormais une agence dans la commune de Port-Bouët, une agence Prestige au Vallon, dans la commune de Cocody, une agence à Abengourou, capitale de l’Indénié, une agence à Divo, et enfin deux délocalisations d’agences : une à Bouaké et une à Daloa. Tout ceci démontre notre engagement à offrir un service de qualité et de proximité à notre clientèle sur tout le territoire national.
Allez-vous exploiter des marchés de niche comme la mésofinance afin d’élargir votre portefeuille de clients ?
Dans le cadre de la massification des services financiers pour une meilleure inclusion financière, source de croissance économique, le Groupe a lancé depuis 2019 au Burkina Faso une société dédiée à la mésofinance sous le label Coris Méso Finance (CMF). En effet, pour consolider son développement à l’international, l’activité de mésofinance est déployée selon la stratégie d’expansion des activités de la finance conventionnelle et des opportunités sur les marchés. Ainsi, après le Burkina Faso en 2019 suivra l’ouverture de CMF en Côte d’Ivoire au dernier trimestre 2024.
Vous avez lancé en juin 2018 la branche finance islamique dénommée CBI Baraka Côte d’Ivoire. Quelle est sa valeur ajoutée ?
La finance islamique vise à offrir des services bancaires éthiques, basés sur des actifs tangibles, et à soutenir l'inclusion financière et le développement économique durable. Elle enrichit l’offre de produits et services financiers en présentant une offre conforme aux principes de la charia et en promouvant des transactions basées sur le partage des risques et des profits. La finance islamique est une finance alternative et participative. Ses offres de produits et services viennent en complément des offres de la banque conventionnelle, permettant ainsi une meilleure satisfaction de la clientèle. En termes de politique de proximité, nous poursuivons notre dynamique et avons entamé l’ouverture de plusieurs bureaux CBI Baraka CI : à Abidjan avec l’agence du Plateau et l’agence d’Adjamé, et à l’intérieur du pays avec l’agence de Bouaké.
Pourquoi le rachat du segment banque de particuliers de la Standard Chartered C.I, qui a fait l’objet d’une signature le 15 décembre 2023 à Abidjan entre M. Idrissa Nassa, président de votre Groupe, et M. Sunil Kaushal, PDG du Groupe Standard Chartered ?
Tout d'abord, cette acquisition nous permet de renforcer notre positionnement sur le marché bancaire ivoirien. En intégrant les activités de la banque de détail de Standard Chartered, nous diversifions notre base avec des clients essentiellement digitalisés, ce qui représente une opportunité significative de croissance et de développement. Enfin, en tirant parti des compétences et des ressources de Standard Chartered, nous sommes en mesure d'améliorer et d'élargir notre gamme de produits et services, offrant ainsi une proposition de valeur plus solide à nos clients actuels et potentiels. En résumé, ce rachat représente une étape stratégique importante pour CBI CI, nous positionnant ainsi favorablement pour saisir les opportunités de croissance sur le marché bancaire ivoirien et renforcer notre position en tant que leader régional dans le secteur financier.
Quelles sont vos priorités en 2024 par rapport à 2023 dans l’évolution des chiffres clés de la filiale de CBI CI ?
Placée depuis 2012 sur une dynamique de croissance soutenue, l’économie ivoirienne est en pleine mutation structurelle, comme en témoignent l’émergence d’une transformation locale de matières premières et la diversification des exportations. L’accélération des réformes et des investissements du Plan national de développement (PND) 2021-2025 et l’entrée en production du gisement gazier et pétrolier Baleine découvert en 2021-2022 pourraient entraîner une croissance économique de 7 % en 2024. Cette croissance projetée reposerait sur plusieurs secteurs – énergie, BTP, extraction minière, industries agroalimentaires, commerce, télécommunications et agriculture – ainsi que sur l’investissement et la consommation. C’est dans ce contexte que CBI CI entend poursuivre sa contribution à cette croissance, avec des ambitions fortes sur l’exercice 2024. La taille du bilan ainsi que nos revenus devraient suivre une tendance haussière au même titre que les principaux indicateurs d’activités.
Et en termes de digitalisation, quels sont vos projets ?
Ils sont centrés sur l'amélioration continue de l'expérience client et l'expansion de notre offre de produits et services digitaux. À court terme, nous prévoyons de lancer d’autres nouveaux produits et services numériques innovants visant à répondre aux besoins changeants de nos clients et à rester compétitifs sur le marché. À moyen terme, nous envisageons d’explorer de nouvelles opportunités de partenariats stratégiques avec des entreprises technologiques pour développer des solutions bancaires encore plus avancées et différenciées.
Propos recueillis par Serge-Henri Malet