Cacao, or et pétrole, les clés de l’excédent commercial

En 2023, les exportations ont connu une hausse significative de 12 301 milliards de FCFA, contre 9 204 milliards en 2022. Quant aux investissements directs étrangers (IDE), ils s’élèvent à 1 000,15 milliards de FCFA, contre 742 milliards en 2022.

Cacao, or et pétrole, les clés de l’excédent commercial

 

La Côte d'Ivoire demeure sans conteste la plaque tournante des activités commerciales en Afrique de l’Ouest. Á ce jour, selon la Banque mondiale, le commerce extérieur représente 52 % du PIB du pays. Les exportations sont majoritairement composées de produits issus de l'agriculture industrielle, de produits miniers, de produits manufacturés et de produits de première transformation.

En 2023, la balance commerciale a enregistré un excédent de 850 milliards de FCFA (1,4 milliard de dollars). Une amélioration importante, même si, selon un rapport des douanes ivoiriennes, cette plus-value reste inférieure au déficit de 866 milliards de FCFA enregistré en 2022. Le document indique aussi que « les exportations ont connu une croissance significative, atteignant 12 301 milliards de FCFA en 2023 par rapport aux 9 204 milliards de FCFA de l'année précédente. Parallèlement, les importations ont également augmenté, passant de 10 070 à 11 451 milliards de FCFA sur la même période. »

Les principaux moteurs de la hausse des exportations en 2023 sont les fèves de cacao et ses produits transformés, les produits pétroliers, l’or brut et le caoutchouc naturel, qui ont représenté à eux seuls 70,1 % du total des exportations pour une valeur de 8 625 milliards de FCFA. Le Mali se distingue comme étant le premier client de la Côte d'Ivoire, avec des importations chiffrées à 1 817,8 milliards de FCFA. Les Pays-Bas et la Suisse occupent les 2e et 3e places, avec des valeurs respectives de 1 281,3 et 1 180,8 milliards de FCFA.

Du côté des importations, les principaux contributeurs ont été le pétrole brut, les produits pétroliers, les machines mécaniques, le fer et le riz, qui représentent ensemble 41,3 % de la valeur totale, soit 4 734 milliards de FCFA. La Chine s'est imposée comme le principal fournisseur du pays, enregistrant des exportations d'une valeur de 1 695,2 milliards de FCFA en 2023. Le Nigeria et la France figurent également parmi les principaux fournisseurs, occupant les 2e et 3e places avec des valeurs respectives de 1 602,2 et 638,1 milliards de FCFA. Ces tendances positives renforcent la position de la Côte d’Ivoire sur la scène économique régionale. Au troisième trimestre 2023, les exportations  représentaient 55,6 % des ventes totales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

 

Plus de 25 000 entreprises créées en 2023

 

Concernant l’état des IDE dans le pays, l’un des enseignements du bilan 2023 présenté le 22 février dernier à Abidjan par Françoise Amichia, directrice générale du Centre de promotion des investissements privés de Côte d’Ivoire (CEPICI), est que « 11 % des fonds placés en Côte d’Ivoire l’ont été par le Burkina Faso. Ce pays ravit ainsi la première marche du podium à l’Île Maurice, première en 2021 et 2022 avec respectivement 9 % et 11 %. . Après le Burkina Faso et l’Île Maurice viennent la Turquie, la Chine, la France et le Togo. À noter que seule la France se maintient dans le top 5 depuis 2015, même si elle n’occupe plus la première place depuis 2019. Françoise Amichia a aussi indiqué que les efforts du CEPICI avaient permis d'attirer davantage d'investissements, le montant global en IDE s’élevant à «1 000,15 milliards de FCFA d'investissements agréés en 2023, contre 742 milliards en 2021, soit une progression de 35 % ». Ajoutons que les secteurs les plus attractifs pour les investisseurs en 2023 ont été l'industrie avec 52,20 %, les services avec 46,90 % et le secteur agricole avec 0,90 %.

Pour ce qui est du climat des affaires, le nombre d'entreprises créées dans le pays a connu une croissance remarquable de 6 %, passant selon les chiffres communiqués par le CEPICI de 23 940 en 2022 à 25 429 en 2023. Lors de l’exposé de son bilan, la directrice générale du CEPICI a attribué ce boom de croissance à la simplification des formalités administratives pour la création d'entreprise. Le Guichet unique de formalités d'entreprises (GUFE) a en effet joué un rôle crucial en réduisant le nombre de démarches et le délai nécessaire pour créer une entreprise en Côte d'Ivoire. « Il est désormais possible de créer une entreprise en seulement 6 heures », a précisé Solange Amichia, qui a également indiqué : « Le nombre d'emplois déclarés a baissé de 17 %, et le nombre de sociétés créées par jour est passé de 13 à 101. »

Pour l'année 2024, le CEPICI ambitionne de poursuivre ses efforts pour améliorer le climat des affaires ivoirien et attirer davantage d'investissements privés. Parmi les actions prioritaires, Françoise Amichia prévoit de « déployer la phase 2 du GUFE afin de simplifier encore les procédures de création d'entreprise, mettre en œuvre la nouvelle stratégie nationale d'attractivité des investissements, et enfin renforcer la collaboration avec le secteur privé pour identifier les opportunités d'investissement et lever les obstacles à l'investissement. Le CEPICI est convaincu que ces actions permettront à la Côte d'Ivoire de devenir une destination encore plus attractive pour les investisseurs privés souhaitant contribuer à la croissance économique du pays ». Pour l’année 2024, le CEPICI nourrit l’ambition de mobiliser un montant total de 1 454 milliards de FCFA d’IDE afin de maintenir une trajectoire de croissance à la hausse.

Paul de Manfred