La Côte d’Ivoire projette de réaliser un taux de croissance de 7 % en 2024. Tous les secteurs d’activité sont mis à contribution pour impulser cette croissance caractérisée par son dynamisme.
La Côte d’Ivoire étant une économie de marché, l’État n’intervient dans les activités économiques que pour la production des biens publics : éducation, santé, sécurité, infrastructures publiques. La croissance économique est donc tirée par la production de biens et services émanant du secteur privé. Les secteurs primaire, secondaire et tertiaire contribuent chacun différemment au PIB.
S’agissant du secteur primaire, le pays, grand exportateur de matières premières, est premier producteur au monde de cacao, de caoutchouc naturel et d’anacarde, et troisième producteur africain de café et de grains de palme. En outre, des recherches poussées grâce aux partenaires extérieurs ont permis d’accroître la production pétrolière, domaine où les prévisions font de la Côte d’Ivoire un grand producteur d’hydrocarbures dans un proche avenir.
Depuis le milieu des années 1990, l’économie ivoirienne connaît un taux croissance positif remarquable de 6 à 7 %, tendance maintenue ces trois dernières années avec un taux de 7 % en 2021, de 6,7 % en 2022 et de 6,9 % en 2023. Selon les publications du FMI et de la Banque mondiale, la part la plus importante dans la production nationale – 56 % du PIB – est celle du secteur tertiaire : télécommunications, transports et activités financières. Le secteur secondaire, qui concerne le raffinage du pétrole, l’énergie, l’agro-alimentaire et le BTP, représente 22 % du PIB, alors que le secteur primaire, notamment l’agriculture, contribue à 22 % du PIB ivoirien.
La part du secteur secondaire a progressé au cours de la dernière décennie grâce à la politique d’industrialisation, qui devrait s’accélérer encore pour atteindre dans un délai raisonnable le stade du développement économique. Le secteur tertiaire, en plein essor, est servi par le développement extraordinaire des infrastructures économiques. La contribution du tourisme et des autres services a augmenté, et les autorités entendent poursuivre et intensifier la réalisation d’infrastructures économiques pour stimuler le tourisme, le commerce intérieur, l’hôtellerie et les transports.
Le secteur tertiaire - télécommunications, transports et activités financières – représente 56 % du PIB.
Toutefois, très souvent, la multiplication des péages n’obéit pas à la rationalité économique, car elle alimente la hausse des tarifs dans les services de transport de personnes et dans le secteur des produits vivriers, ce qui, de répercussion en répercussion, finit par provoquer une hausse des prix dans l’ensemble de l’économie nationale. La conséquence logique est qu’un tel phénomène érode le pouvoir d’achat, principalement du petit peuple. En effet, le péage étant un impôt supplémentaire, son paiement devrait être soumis au libre choix des usagers qui ont déjà payé leurs impôts : vignette sur leurs véhicules, taxe sur carburant, etc.
Notons néanmoins que les taux de croissance élevés voire exceptionnels réalisés par le pays ont permis de réduire le taux de pauvreté à 39,4 %, que l’espérance de vie est passée à 57 ans et que l’IDH (indice de développement humain) est de 0,538. La Côte d’Ivoire fait partie des pays en voie de développement à revenu intermédiaire de la borne inférieure, avec un PIB par habitant de 3 857 dollars, et entend intégrer d’ici à 2030 les pays de la borne supérieure. Un pari audacieux compte tenu des fluctuations des prix des matières premières dont elle est grande productrice sur le marché international ainsi que des prévisions de croissance de l’économie mondiale. Mais les découvertes récentes de gisements de pétrole et de gaz naturel (Baleine et Calao) accroîtraient considérablement la contribution du secteur tertiaire à la production nationale et pourraient alors permettre de tenir un tel pari. En réalité, il ne serait pas du tout hors de portée du pays.
François Canthy