Ressources minières - Un sous-sol aux richesses insoupçonnées

Au Sénégal, tous les yeux sont rivés sur les ressources pétrolières et gazières, et pourtant le pays dispose d’un potentiel minier insoupçonné. Un levier sur lequel le pays peut s’appuyer pour réaliser ses objectifs de développement.

Le taux de croissance du PIB réel est passé de 1,3 % en 2020 à 6,5 % en 2021, soit une hausse de 5,2 %. Une reprise en partie soutenue par la capacité de résilience des industries extractives, avec une contribution de 4,8 % à la formation de la richesse nationale.

Ce dynamisme émane d’un secteur minier en plein essor, sachant que le Sénégal dispose de ressources minières variées, notamment les métaux précieux que sont l’or et l’argent, les substances utiles que sont les phosphates, les argiles, les attapulgites et les sels, les minéraux lourds que sont le zircon, l’ilménite, le leucoxène et le rutile, et enfin les matériaux de construction que sont le basalte, la latérite, le calcaire, le silex et le grès.

Le dernier rapport d’analyse des données minières, qui date de 2021, indique que la production en valeur des entreprises minières s’élève cette année-là à 1 507,7 milliards de FCFA, dont 816,1 milliards issus des produits de l’extraction. Le document révèle également que cette performance du secteur minier est due essentiellement à une augmentation de la production, notamment celle de l’or, conjuguée à une hausse des prix sur le marché international.

Par ailleurs, poursuit la même source, le Sénégal vise la transformation structurelle de son économie à travers la consolidation des moteurs actuels de la croissance et le développement de secteurs à forte capacité d’exportation et d’attraction d’investissements, à l’instar du secteur minier. Les autorités considèrent qu’avec une valeur ajoutée estimée à 730,8 milliards de FCFA en 2021, le secteur minier est l’un des secteurs clés pour l’atteinte de cette ambition.

 

Un nouveau Code minier pour booster le secteur

 

Pour mieux le positionner, le gouvernement a mis en place, dans le cadre du nouveau Code minier, des mesures incitatives au développement d’un secteur minier générateur de richesses. Le Salon international des mines (SIM Sénégal), qui s’approche de sa dixième édition, a fini par gagner sa place dans l’agenda international du secteur minier. Cette plate-forme est un lieu de discussion des enjeux d’un secteur qui cherche à conforter sa participation dans l’économie sénégalaise. D’où la vocation commerciale du Sénégal.

Par rapport à l’année 2020, le rapport d’analyse des données minières relève que le niveau de la production vendue au niveau domestique ou au niveau intermédiaire comme intrant utilisé par les cimenteries ou les industries chimiques pour fabriquer d’autres biens a augmenté de 21,2 milliards de FCFA pour s’établir à 134,3 milliards FCFA en 2021, représentant ainsi 16,5 % de production du secteur minier. Ainsi, certains produits issus du secteur sont essentiellement utilisés au Sénégal : le calcaire, le grès, le basalte, la marne calcaire, l’argile, le silex et la latérite. Ces substances entrent dans la fabrication du ciment ou dans la construction de bâtiments. Leurs usages locaux sont évalués à 66,9 milliards de FCFA en 2021.

La production de phosphates vient ensuite, avec une utilisation locale de 70,3 %, soit 55,8 milliards de FCFA en 2021 pour la production d’acide phosphorique et d’engrais. Une part correspondant à 3,6 % de la production d’attapulgite est vendue au Sénégal, pour une valeur monétaire de 0,3 milliard de FCFA. Pour l’or, le document précise que seuls 2,2 % de la production, valorisés à 11,2 milliards de FCFA, ont été vendus au Sénégal en 2021.

Concernant les exportations, un examen du secteur montre que les substances minières sont les produits les plus exportés par le Sénégal, l’or non monétaire constituant le premier poste d’exportation. Les données collectées auprès des entreprises minières font état d’exportations passées de 1 155 512 tonnes en 2020 à 1 464 483 tonnes en 2021, soit une progression de 26,7 %.

En 2021, selon les mêmes sources, la valeur des exportations enregistrée est de 685,9 milliards de FCFA, soit une hausse de 33,1 % par rapport à 2020, résultat d’une combinaison entre l’augmentation des quantités exportées et le renchérissement des prix mondiaux des produits exportés, notamment ceux de l’or.

 

Boubacar Gassama